La Varicam LT de Panasonic: conversation avec Simon Lammare-Ledoux

 

CineGround est constamment dans l’exploration des différentes méthodes et techniques qui constituent la création d’une image vidéo. Andreas Mendritzki, l’un des fondateurs de la compagnie, interviewe des directeurs photos, des réalisateurs et autres créateurs de l’image afin de vous apporter leur point de vue sur des outils et techniques toujours en évolution.

Simon Lamarre-Ledoux est un directeur photo qui travaille à Montréal. Il a, à son actif, de nombreuses séries-télé et publicités.  En se préparant pour le tournage d’une série fiction cet été, Simon a testé de nombreuses options de caméras disponibles en location chez CineGround; il a choisi la Varicam LT de Panasonic…

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AM: Simon, tu viens de finir un tournage avec la Varicam LT de Panasonic.  Est-ce que, tout d’abord, tu peux me parler un peu de la production sur laquelle tu as travaillé?

SLL: Il s’agit de la deuxième saison de la web série Baby-Boom. C’est une comédie dramatique qui parle de l’expérience d’avoir un premier enfant. La saison 1 abordait des thèmes reliés à la grossesse: la peur d’accoucher, le changement de vie, l’impact sur la carrière. La deuxième saison se veut un peu plus introspective. On parle du deuil d’un enfant, de sentiment d’étouffement, mais aussi de l’amour inconditionnel et de la joie qu’apporte un nouveau bébé.

À travers ces thèmes assez profonds, on trouve aussi le moyen d’y mettre de l’humour.

 

 

AM: Est-ce que ce changement de thème entre les saisons 1 et 2 a influencé ta décision de changer de caméra pour la saison 2 [la saison 1 était tournée en Arri Alexa], ou est-ce qu’il y a eu d’autres éléments qui ont influencé ton choix pour la Varicam?

SLL: Le choix de la Varicam s’est imposé à moi assez naturellement pendant les premières discussions que j’ai eues avec Dominic, le réalisateur. Pour la saison 2, on cherchait à modifier le look de la série sans la dénaturer complètement. La première saison a établi un look doux en utilisant de la fumée. Cette année, on voulait garder cette ambiance douce et crémeuse sans utiliser de filtration ou fumée. Comme j’avais vu plusieurs tests de la Varicam, je l’ai testée sur une pub et ça a été un coup de foudre. La texture du capteur a déjà quelque chose de crémeux. Couplée avec la douceur des objectifs Canon K-35, j’avais la parfaite combinaison pour le look qu’on cherchait.

Il y avait aussi un facteur de poids et de portabilité qui entrait en jeu. Dominic voulait avoir une caméra plus mobile et, comme on avait la possibilité de tourner en extérieur, l’utilisation d’un gimbal a été envisagée. On a finalement décidé de tout tourner à l’épaule.

Comme je mesure 6’4″, ça veut dire pour moi une caméra à la main à hauteur de ma poitrine. Le poids de la Varicam LT en fait un choix facile comparativement à une Alexa dans ce genre de scénario.

AM: Question de prix aussi?  La Varicam LT est plus abordable que la Alexa.

SLL: Effectivement, le budget est toujours un facteur. Je trouve que la Varicam se compare assez favorablement aux joueurs majeurs pour un prix beaucoup plus abordable. Il n’y a pas un moment où je me suis dit: “Oh, j’aurais pu avoir une meilleure shot avec une caméra plus chère.”

AM: Donc selon toi, elle était capable de t’offrir une qualité d’image qui se compare à celle de la Alexa?

SLL: Tout à fait. C’est la seule caméra numérique que j’ai utilisée qui a un “highlight rolloff” aussi beau que la Alexa. Les blancs ne ”clippent” pas avec un “hard edge” comme plusieurs autres capteurs, ils transitionnent doucement en surexposition. Ça m’a d’ailleurs permis d’utiliser des HMI directement dans le plan à quelques reprises sans qu’on sente qu’il y a une lampe derrière la fenêtre.

 

 

AM: Une des particularités de la Varicam LT, c’est son dual ISO, avec deux ratings de base (soit 800 et 5000).  Est-ce que c’est une fonctionnalité que tu as beaucoup utilisé?  Est-ce que cela a également eu un effet sur ton approche d’éclairage ?

SLL: Ça m’a effectivement beaucoup servi. Pendant mes tests, je me suis aperçu qu’en utilisant la Base 5000 et en descendant le gain à 3200ISO ou 2500ISO, j’avais autant ou moins de bruit qu’au natif 800. Avec le compromis que les blancs commencent à clipper un peu plus tôt (6 stops au lieu de 7 si je me souviens bien). Ça m’a permis de tourner les quelques scènes d’extérieur/nuit beaucoup plus rapidement en utilisant la base déjà présente sur le lieu. Ça m’a aussi permis de pouvoir donner la profondeur de champ nécessaire pour avoir deux personnages au foyer dans quelques scènes, d’étirer le jour pour tourner une scène intérieur/jour entièrement après le coucher du soleil (sur mon maigre budget d’éclairage) et même de créer le jour dehors pour un plan où on voyait une fenêtre après que la nuit soit tombée. Tout ça, sans changer la texture de l’image par le bruit.

AM: Oui, assez étonnant à quel point on est capable de “intercuter” du matériel tourné à 800 avec celui tourné à 3200. . .

SLL: À moins que le plan ne contienne de très forts highlights près ou au-delà de la limite, je pense qu’on peut très facilement arriver à un résultat presqu’exactement similaire.

AM: La caméra offre plusieurs codecs d’enregistrement. Vous avez choisi de tourner en quel format?

SLL: On a choisi de tourner en 1920×1080 AVC-Intra422 pour la majorité du tournage. Les quelques exceptions étaient les plans pour lesquels on avait l’intention de stabiliser en post et quelques plans en hauteur où on n’avait plus le temps de redescendre la caméra pour changer d’objectifs. Ces plans ont été tournés en UHD AVC-Intra4k 422. Tout ça pour une finition 2.35:1 en HD.

Le codec de Panasonic se colorise très bien. Je n’ai pas eu de difficultés à isoler des éléments, même lorsque les couleurs se ressemblent.

 

 

AM: Parle-moi de ton expérience avec les objectifs K-35.  Est-ce tu avais fait des tests comparatifs avec d’autres objectifs vintage?

SLL: Non, je n’ai pas fait de tests comparatifs. Plusieurs assistants m’en avaient parlé dans la dernière année. Je les ai vues pour la première fois chez CineGround (sans compter Aliens [le film de James Cameron qui à été tourné avec les K-35s…) et la qualité du bokeh en mouvement m’a tout de suite plu. Je ne saurais trop comment décrire le look, mais ça ne ”feel” pas du tout comme des Zeiss; on reconnaît immédiatement un autre monde. En plus, leur rendu des couleurs a quelque chose de très doux. ”Crémeux” est le terme que j’utiliserais pour qualifier tant les K-35 que leur combinaison avec la Varicam. C’est pour moi un match parfait.

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La Saison 2 de Baby-Boom, produite par Duo Productions et Vero.tv, est disponible dès maintenant sur tou.tv.

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Visiter le site web de Simon ici 

Vous souhaitez en savoir plus sur la Varicam LT ou les objectifs Canon-K35? C’est ici [lien] http://www.cineground.com/camera-1/, ou mieux encore, passez nous voir à nos bureaux dans le Mile-end.

 

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